L'UKRAINE CÔTÉ FACE
La frontière
j'avais lu sur différents forums que le passage de la frontière entre la Pologne et l’Ukraine étais long et difficile. J'angoissais un peu. Or j'ai commencé par dépasser sur plusieurs kms les voitures qui, effectivement moteur éteint, attendaient les unes derrière les autres d'être contrôlées. J’allais ensuite directement à la guérite de la douanière qui examina mon passeport et me le rendit. 50 mètres plus loin 2eme examen cette fois le douanier me fait signe d'avancer. Puis après avoir examiné mon passeport me le rend avec un ticket marqué « bon ». 50 mètres plus loin 3 ème arrêt un autre douanier commence à tourner autour du vélo , je vois dans son regard qu'il ne me sent pas nette, il hésite à fouiller mes sacoches, finalement il me regarde et avec un grand sourire me fait signe de passer. Serait-il joueur ? Ensuite je m'arrête à une barrière et un dernier douanier me demande mon bon. Le tout en 10 minutes. Enfin je rentre en Ukraine et de l'autre côté de la frontière même topo des centaines de voitures attendent pour sortir.
Culture sur brulis
Quand je m'adresse aux ukrainiens, la première impression de méfiance passée, ils sont charmants et prêts à m'aider. Curieux , ils me demandent souvent ce que je viens faire à vélo en Ukraine.
L'UKRAINE CÔTÉ PILE
La route entre Lviv et Ternopil s'est rétrécie, elle est defoncée, bombée, trouée, creusée par les roues des camions, ce ne sont plus des nids de poule mais des nids de cigogne, les bas côtés sont déchiquetés, ensablés, impossible de rouler dessus. Les voitures font la course, j'entends les pneus crissés, les châssis raclés les bosses, la ferraille des camions cliquetée, les voitures bondissent et rebondissent, rien ne doit entamer leur vitesse, surtout pas un vélo, elles me frôlent, me klaxonnent, le bruit épouvantable des camions qui me dépassent me stresse.
Je ne vois rien du paysage crispée sur mon guidon les yeux rivés sur la route.
Pour la première fois depuis le début de mon périple, J'ai peur.
Par 2 fois j'ai tenté de prendre des routes secondaires qui sont peu nombreuses. L'asphalte est présente dans les premiers kilomètres puis disparaît peu à peu remplacée par la terre, les cailloux et le sable. Je m'y enfonce avec mes 30 kgs de bagages et dois rebrousser chemin.
Anecdotes :
Je roulais bien à droite, personne dernière moi, une grosse voiture noire aux vitres fumées arrive en face et soudain elle fonce sur moi. Médusée, je freine et au dernier moment elle reprend sa trajectoire. Arrêtée, le corps tremblant j'ai mis un certain temps avant de repartir.
Une autre fois, une grosse voiture noire aux vitres fumées, non je suis pas parano mais ce sont les pires, donc cette voiture est arrêtée sur le bas côté droit, au moment où je la dépasse une portière s' ouvre et un petit roquet est jeté à mes trousses. J'accélère et il ne peut pas me rattraper avec ses courtes pattes.
Cyclotouristes vous n'êtes pas les bienvenus en Ukraine, d'ailleurs je n'en ai croisé aucun.
Une seule envie ; quitter au plus vite ce pays, par n'importe quel moyen : le train, le bus, le bateau, l'hélicoptère, la montgolfière ; aucun moyen, je dois continuer, alors j'appelle courage et persévérance à mon secours .
L'UKRAINE SUR LA TRANCHE
L’Ukraine m’apparaît d'abord très pauvre, dans les campagnes je croise des paysans juchés sur leur charrette tirée par des petits chevaux. Au bord des routes les babouchkas vendent les produits de leur jardin, pommes de terre, quelques fruits, des fleurs au porte des églises. Les bords des routes sont jonchés de détritus, comme dans les pays pauvres ils jettent papiers, bouteilles par les fenêtres.
La vie n'est pas chère pour moi, je mange le midi pour 70 cts d'euro, les chambres dans les hôtels à la campagne oscillent entre 10 et 12 euros.
En discutant avec quelques ukrainiennes, elles me confirment la difficulté de vivre en Ukraine les salaires sont bas autour de 150 euros, c'est pourquoi de nombreux ukrainiens partent travailler à l'étranger et les belles ukrainiennes épousent des étrangers surtout des italiens et envoient de l'argent en Ukraine. J'ai d'ailleurs rencontré quelques couples italien-ukrainienne venant en visite dans la famille de madame.
Et puis un après midi je vois en pleine campagne une centaine de voitures garées le long de la route et des policiers qui surveillent. Je m’arrête et dans les champs des engins agricoles énormes virevoltent je m'approche et assiste à une démonstration d'une moissonneuse batteuse monstrueuse.
Des tentes sont dressées et un jeune homme m'invite à boire un café. Il parle parfaitement anglais. C'est un fermier dont l'exploitation agricole de 60 000hectares produits des céréales. Il a 90 ouvriers et récolte du blé, de l'orge, du colza, de l'avoine, du seigle. Toute sa production est vendue aux pays pauvres, Colombie, Égypte, Inde et même Chine. Seul le blé reste en Ukraine. Devant mon air ébahi il ajoute que certaine holding en Ukraine cultive 600 000 hectares et qu’évidemment nous ne sommes habitués qu'à des petites surfaces en France ….
Les centaines de céréaliers présents à cette manifestation sont tous dans son cas et ce ne sont que les fermiers de la région de Tchernihiv
Un midi j’étais seule dans un restaurant à manger mon borsh et en discutant avec la serveuse j'apprends que l'écart entre les riches et les pauvres se creusent et que les mots clefs sont business et argent, que la mafia est présente et que l'Ukraine est un des pays les plus corrompu au monde, sans oublié les ado qui pendant leur congé scolaire s’entrainent dans des camps de vacances à manipuler les armes et à faire la guerre. Quel tableau !!!
Alors je suis incapable de trancher, trop de contradictions, de différences entre ville et campagne. je reste sur ma faim et ma frustration de ne pouvoir mieux communiquer avec les ukrainiens . Le barrage de la langue me fut fatale et je n'ai pas pu séjourner dans une famille ukrainienne. Impression d'être passée à côté de ces gens.
Mais j'ai compris qu'à l'ouest, leur indépendance leur est chère.
Un énorme tableau au bord de la route dans un gros bourg:
La frontière
j'avais lu sur différents forums que le passage de la frontière entre la Pologne et l’Ukraine étais long et difficile. J'angoissais un peu. Or j'ai commencé par dépasser sur plusieurs kms les voitures qui, effectivement moteur éteint, attendaient les unes derrière les autres d'être contrôlées. J’allais ensuite directement à la guérite de la douanière qui examina mon passeport et me le rendit. 50 mètres plus loin 2eme examen cette fois le douanier me fait signe d'avancer. Puis après avoir examiné mon passeport me le rend avec un ticket marqué « bon ». 50 mètres plus loin 3 ème arrêt un autre douanier commence à tourner autour du vélo , je vois dans son regard qu'il ne me sent pas nette, il hésite à fouiller mes sacoches, finalement il me regarde et avec un grand sourire me fait signe de passer. Serait-il joueur ? Ensuite je m'arrête à une barrière et un dernier douanier me demande mon bon. Le tout en 10 minutes. Enfin je rentre en Ukraine et de l'autre côté de la frontière même topo des centaines de voitures attendent pour sortir.
Surprise la route entre la frontière et Lviv est en excellent état, les voies sont larges, le trafic tranquille et puis je m'habitue aux voitures à grande vitesse et aux camions qui me frôlent. Les coupoles dorées des églises annoncent l'approche d'un village qui sont espacés de plusieurs dizaines de kms. Le relief est plutôt plat . Les blés ont été moissonnés, le maïs et les tournesols s' étirent vers la lumière, le sol est gavé de soleil, la terre sent le chaud, les oies s' ébattent dans les ruisseaux.
Dans les villages les maraîchères sont installées sur la rue
Le long de la route quelques vendeurs de balais
les églises dans chaque village
Quand je m'adresse aux ukrainiens, la première impression de méfiance passée, ils sont charmants et prêts à m'aider. Curieux , ils me demandent souvent ce que je viens faire à vélo en Ukraine.
L'UKRAINE CÔTÉ PILE
La route entre Lviv et Ternopil s'est rétrécie, elle est defoncée, bombée, trouée, creusée par les roues des camions, ce ne sont plus des nids de poule mais des nids de cigogne, les bas côtés sont déchiquetés, ensablés, impossible de rouler dessus. Les voitures font la course, j'entends les pneus crissés, les châssis raclés les bosses, la ferraille des camions cliquetée, les voitures bondissent et rebondissent, rien ne doit entamer leur vitesse, surtout pas un vélo, elles me frôlent, me klaxonnent, le bruit épouvantable des camions qui me dépassent me stresse.
Je ne vois rien du paysage crispée sur mon guidon les yeux rivés sur la route.
Pour la première fois depuis le début de mon périple, J'ai peur.
Par 2 fois j'ai tenté de prendre des routes secondaires qui sont peu nombreuses. L'asphalte est présente dans les premiers kilomètres puis disparaît peu à peu remplacée par la terre, les cailloux et le sable. Je m'y enfonce avec mes 30 kgs de bagages et dois rebrousser chemin.
Anecdotes :
Je roulais bien à droite, personne dernière moi, une grosse voiture noire aux vitres fumées arrive en face et soudain elle fonce sur moi. Médusée, je freine et au dernier moment elle reprend sa trajectoire. Arrêtée, le corps tremblant j'ai mis un certain temps avant de repartir.
Une autre fois, une grosse voiture noire aux vitres fumées, non je suis pas parano mais ce sont les pires, donc cette voiture est arrêtée sur le bas côté droit, au moment où je la dépasse une portière s' ouvre et un petit roquet est jeté à mes trousses. J'accélère et il ne peut pas me rattraper avec ses courtes pattes.
Cyclotouristes vous n'êtes pas les bienvenus en Ukraine, d'ailleurs je n'en ai croisé aucun.
Une seule envie ; quitter au plus vite ce pays, par n'importe quel moyen : le train, le bus, le bateau, l'hélicoptère, la montgolfière ; aucun moyen, je dois continuer, alors j'appelle courage et persévérance à mon secours .
L'UKRAINE SUR LA TRANCHE
L’Ukraine m’apparaît d'abord très pauvre, dans les campagnes je croise des paysans juchés sur leur charrette tirée par des petits chevaux. Au bord des routes les babouchkas vendent les produits de leur jardin, pommes de terre, quelques fruits, des fleurs au porte des églises. Les bords des routes sont jonchés de détritus, comme dans les pays pauvres ils jettent papiers, bouteilles par les fenêtres.
La vie n'est pas chère pour moi, je mange le midi pour 70 cts d'euro, les chambres dans les hôtels à la campagne oscillent entre 10 et 12 euros.
En discutant avec quelques ukrainiennes, elles me confirment la difficulté de vivre en Ukraine les salaires sont bas autour de 150 euros, c'est pourquoi de nombreux ukrainiens partent travailler à l'étranger et les belles ukrainiennes épousent des étrangers surtout des italiens et envoient de l'argent en Ukraine. J'ai d'ailleurs rencontré quelques couples italien-ukrainienne venant en visite dans la famille de madame.
Et puis un après midi je vois en pleine campagne une centaine de voitures garées le long de la route et des policiers qui surveillent. Je m’arrête et dans les champs des engins agricoles énormes virevoltent je m'approche et assiste à une démonstration d'une moissonneuse batteuse monstrueuse.
Des tentes sont dressées et un jeune homme m'invite à boire un café. Il parle parfaitement anglais. C'est un fermier dont l'exploitation agricole de 60 000hectares produits des céréales. Il a 90 ouvriers et récolte du blé, de l'orge, du colza, de l'avoine, du seigle. Toute sa production est vendue aux pays pauvres, Colombie, Égypte, Inde et même Chine. Seul le blé reste en Ukraine. Devant mon air ébahi il ajoute que certaine holding en Ukraine cultive 600 000 hectares et qu’évidemment nous ne sommes habitués qu'à des petites surfaces en France ….
Les centaines de céréaliers présents à cette manifestation sont tous dans son cas et ce ne sont que les fermiers de la région de Tchernihiv
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| Maxime, charmant céréaliers aux 60 000 hectares |
Un midi j’étais seule dans un restaurant à manger mon borsh et en discutant avec la serveuse j'apprends que l'écart entre les riches et les pauvres se creusent et que les mots clefs sont business et argent, que la mafia est présente et que l'Ukraine est un des pays les plus corrompu au monde, sans oublié les ado qui pendant leur congé scolaire s’entrainent dans des camps de vacances à manipuler les armes et à faire la guerre. Quel tableau !!!
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| Natalia |
Alors je suis incapable de trancher, trop de contradictions, de différences entre ville et campagne. je reste sur ma faim et ma frustration de ne pouvoir mieux communiquer avec les ukrainiens . Le barrage de la langue me fut fatale et je n'ai pas pu séjourner dans une famille ukrainienne. Impression d'être passée à côté de ces gens.
Mais j'ai compris qu'à l'ouest, leur indépendance leur est chère.
Un énorme tableau au bord de la route dans un gros bourg:
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| 1991 ouverture (independance) 2014 fermeture (guerre dans l'est) |