La minute du prof

Le midi les finlandais déjeunent rapidement dans les  snacks et boivent, tous, deux verres de lait . L'un avec lactose et l'autre sans ?
Mais le soir et surtout le samedi soir bière et vodka coulent à flot. Le dimanche matin on trouve le long des routes des voitures soit encastrées dans les bouleaux, soit renversées dans les fossés,  soit sur le toit dans les ravins . L'alcool semble être un vrai fléau .

Le sauna est une véritable institution. Chaque maison, chaque camping, chaque hôtel offre un sauna. Un sauna avec des heures pour les femmes, d’autres pour les hommes et les familles entières s’y retrouvent. Quelle détente après une journée de pédalage, au début de mon séjour j'y restais ¼ d'heure, à la fin comme les finlandais, 1heure.

Les vacances scolaires commencent début juin et se terminent en août lorsque les jours déclinent rapidement. La grande transhumance des vacances d’été débute le week-end de midsummer à la saint Jean, 3 jours fériés et les finlandais rejoignent leur cottage en bordure de lac. Alors du matin au soir on peut entendre les tondeuses à gazon ronfler. Pour ceux qui n’ont pas de cottage et pour leurs déplacements  leur amour va au camping car. Ce fut ma bête noire surtout fin juin quand ils furent tous sur les routes en plus des touristes qui affluèrent à la même époque et dans les mêmes carrosses. Certains me frôlaient et me déstabilisaient

Les moustiques, une chance inouï durant mon périple il faisait trop froid et je n’ai rencontré que de rares moustiques. Pa contre ils sont arrivés en masse avec les vacanciers, et là j’ai réalisé l'enfer que ça doit être en juillet.

Un moustique égaré 

Nuit blanche

Ma dernière nuit en laponie fut blanche. Le soleil a lui toute la nuit. Je l’ai vu baisser jusqu'à toucher terre vers 23h30 puis se relever peu à peu en décrivant une courbe qui passait par le nord pour aller vers l'est.
A  23h le soleil chauffait encore et je me suis baignée dans le lac d'Inari. Eau fraîche mais tellement revigorante . J'avais ce soleil rasant l'eau dans les yeux. Bon je ne suis pas restée longtemps mais ce n’était pas pire qu'à La Rochelle au printemps.
Un gentil finlandais à bien voulu me photographier. Oui, oui c'est bien moi en plein soleil de minuit !

Les sons

Est-ce la pureté de l'air qui rend les sons aussi prégnants ?
Cette nature parle, les pierres parlent par leur dessin , Les arbres parlent bercés  par le vent, les eaux des lacs bavardent sur leur rivages, des chants d’oiseau raisonnent et résonnent à mon oreille , le vent siffle, babille , je ne me lasse pas d’écouter tous ces esprits, c’est le pays des chamans et les sames savent interpréter tous ces signes., non je ne suis pas encore complètement ensorcelée , mais je me sens en osmose avec cette nature.

Et puis j'ai vu le renne blanc 

La lumière

La lumière,
Elle ne s' éteint jamais. La nuit c'est le jour et ce sont les jours sans nuit. Perturbant pour mon sommeil. Mais sensation d'une éternité et je ne vois pas les jours passés car aucune différence entre hier et aujourd'hui , et puis  demain sera un autre jour . Est-ce cela l'éternité,  un jour sans fin qui se reproduit encore et encore pas de nuit pas de noir pas d'alternance ni d'alterité, pas d'autre....
La lumière ne cesse de changer, toutes les couleurs passent dans le ciel, du plus sombre quand l'orage gronde au plus lumineux dans ce qui devrait être la nuit.'

Minuit à Utsjoki le 21 juin

Minuit a Vardo le 17 juin 

2h a Inari le 25 juin

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La Tana

Le long de la Tana paradis des pécheurs :
Je me suis laisser couler le long de cette rivière magnifique où pêcheurs de toute nationalité viennent par tous les temps et à demi enfouis dans l'eau passés des journées entières lancer leur canne et le grand fil tournoie élégamment au dessus de l'azur avant de se poser délicatement sur la surface de l'eau. Le beau Robert nous en avait donné de belles images dans son milieu de rivière.

Et puis encore quelques somptueux ciels:

Le fjord Varenger

Après avoir franchi à vélo le tunnel de 3 kms qui relie l'île de Vardo au continent en essayant d''oublier que la mer de Barents était juste au dessus, me voici pédalant le long du fjord de Varenger.

Le vent m’apporte toutes les senteurs de la mer, les odeurs de varechs et j’étais à  Cancale avec ma mère dégustant des huitres, rituel de chacun de mes séjours auprès d’elle.

Ce fjord battu par les vents où aucun arbre  ne pousse est le domaine des oiseaux. Parfois  goélands et mouettes me fonçent dessus à me frôler en raillant ou en criant comme  pour me signifier que je deguerpisse de leur territoire.
Encore un endroit désertique, quelques maisons éparpillées sur les collines . Un village composé d'une ou deux fermes. Un petit port perdu au bord du fjord. Pas de circulation mais ça monte et ca descend tout au long du fjord.

Pour le séchage du poisson

Le repos de la cycliste :

Dans l'après midi la pluie arrive. Trempée et épuisée j'aperçois une grande serre éclairée.  Je m'arrête et une femme imposante en sort et me parle en russe. « bien sur «  lui dis-je, « je cherche le camping » . Impossible, nous ne nous comprenons pas. Alors elle m'invite à  la suivre chez elle. Je dégouline mais elle insiste pour que je rentre au sec. Dans sa cuisine elle m'offre un café et des petits gâteaux faits maison , elle branche son ordinateur et nous voilà à discuter via le traducteur de Google. Russe et français sont donc traduits, elle vient de Mourmansk pour aider sa sœur qui est partie en vacances. Cette dernière cultive des plantes qu'elle vend. Au bout d'un certain temps je reprend ma route , cet interlude chaleureux m'a complètement réchauffée.

Un peu plus loin un nouveau petit chalet avec tout le confort pour me protéger de la pluie et du froid.

Dans le fjord

Le prédateur et ses proies 

L'île de Vardo

Je suis arrivée à mon point le plus au nord,  tout au bout du monde. Vardo se trouve à l'extrême nord est de la Norvège, dans la région de l’Arctique (terre des ours) où pas un arbre ne pousse. Ce sont deux iles reliées par un isthme, on dirait un énorme papillon. De chaque côté de l'isthme   une rue principale bordée de maisons colorées. Au delà c'est le domaine des oiseaux dont tous les chants se mêlent au bruissement des vagues.

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Je me sens ensorcelée par cette île,  alors que toutes les sorcières ont été brûlées au 17ème siècle. Vardo leur rend hommage par un étrange mausolée en forme de zeppelin et d'une chaise dont le centre brûle en permanence pour rappeler les tortures qu'elles ont dû subir. Ces monuments dominent la mer de Barents.

Une adorable chapelle domine également la mer

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La croisière

5 heures de croisière sur la mer de Barents de Kirkenes à Vardo

Le long de l'euro vélo 13

La famille qui me donna à manger "quand il faisait faim" comme dirait Georges 

Une cyclotourisme hollandaise, routarde de 72 ans qui dort dans les bois et pédale de 23 à 40 kms par jour

Un beau papy same qui me répétait "Merci beaucoup, Merci beaucoup, Merci beaucoup"

Nouveautés

Quelques essais

Laponie

Je viens de parcourir en Laponie 600 kms à vélo par tous les temps.
Je suis envoutée par cette région.  Elle me semble différente du reste de la Finlande.  Les paysages sont superbes et tout est immense. Des images de la Patagonie m'effleurent comme si les deux extrêmes se rejoignaient: des lacs comme des mers, des forêts d'epiceas et de bouleaux dont le sol est tapissé de mousse spongieuse si douce aux pieds, un climat qui change 36 fois en une journee. Et les habitants d'une telle gentillesse.
J'etais partie d'Inarie avec juste quelques miettes pour la matinée pensant trouver en chemin magasin d'alimentation ou restaurant (on peur rêver ). Et bien pendant 140 kms soit 2 jours pour moi: rien, personne, j'ai juste croisé une cyclotouriste. Le soir cherchant un coin où dormir je m'arrête dans une ferme, le ventre criant famine. La famille au vue de mon état probablement ou bien tout simplement dans leurs habitudes m'offrir le repas; je n'ai jamais mangé de pancakes aussi délicieux recouvert de marmelade de baies sauvages et de crème.  Puis je continuais ma route et trouvais un peu plus loin un somptueux chalet en bordure d'un lac pour presque rien.
Cette route qui ondule d'un lac à l'autre mène à la contemplation et le vélo avance tout seul.