Le dernier soir Anastasia avait préparé une soupe « chi » et Seroja avait cuisiné un ragoût d’élan aux poivrons avec les cornichons, le fromage et les pommes de terre : un délice.
Ce fut difficile de se quitter. Nous avions les larmes au bord des cils. Nous avions su nous apprécier.
« Et je m’en fus au vent mauvais qui m’emporte deçà de là pareil à la feuille morte »
sur une route principale au trafic important sans place pour le vélo.
sur une route principale au trafic important sans place pour le vélo.
A Prazha je quitte enfin cette route et pénètre dans un village qui s’étire le long d’une rue qui n’en finit pas. Elle est bordée de petites maisons et d’immeubles à 3 où 4 étages tous identiques gris ; je les retrouverai dans chaque village traversé.
Le magasin
Le Lendemain dans la campagne de Carélie entre forêts et lacs: superbes paysages qui me rappellent la Laponie.je m’arrête pour demander où se trouve le café. A 40kms me répond un homme au superbe teeshirt qui m’offre des pirachki, petits pâtés à la viande qu’il vend dans les villages.
Je reprends la route et 300m plus loin un monsieur à vélo me fait signe. Je m’arrête et il me dit « borch, dom » ok’ je le suis et nous montons au 2eme étage de l’immeuble gris.
Dans une pièce minuscule une petite table et un lit qui sert de canapé où son fils de 3 ans fait des galipettes en regardant les dessins animés. Il m’apporte un bol de borch une assiette remplie de fines tranches de lard et un petit verre de vodka. Il m’explique que les trois se mangent ensemble. Je décline la vodka déconseillée aux cyclistes.
Nous discutons via Google. Avant de partir il m’offre un magnet de l’île de vàlaâm que je dois absolument visiter.
En partant je vais saluer sa femme qui est restée dans la cuisine.
En partant je vais saluer sa femme qui est restée dans la cuisine.
Un autre soir je cherche en vain un hébergement. Je quitte la route principale et pédale sur un chemin de terre qui monte à un hameau , quelques maisons éparses et 3 immeubles décatis. En haut d’un terre-plein et dominant le lac une adorable église bleue et jaune. Je décide de bivouaquer à l’ombre de La Croix orthodoxe face au lac. J’admire le soleil qui se couche en dardant ses derniers rayons sur l’eau qui en rougit.
Belle nuit; je plie bagage à 7h30. La route 121 est belle, large. Les bas côtés sont en sable et silex interdits pour moi. La bande d’arrêt d’urgence est minuscule et je ne peux pas rouler dessus. Pas de limitation de vitesse, pas de radar, pas de policier les conducteurs foncent parfois me frôlent et me déstabilisent.
Au bout de 60 kms je trouve LE café. Anastasia l’avait repéré et téléphoné pour savoir si je pouvais y dormir. Donc quand j’arrive la patronne n’est pas étonnée et m’ouvre une vaste salle où elle entrepose ses tables et ses chaises. Au fond de cette pièce elle a installé un lit pliant afin que je puisse dormir. Thé et salianka me sont servis dans la salle du café. Soudain dehors c’est le déluge.. Avant de rejoindre mes pénates le patron Igor m’offre un verre de vodka que je bois cette fois avec lards et cornichons.
Il pleut toute le nuit.
Super petit déjeuner : soufflé aux champignons, saucisses, crêpes arrosées de crème et thé aux herbes. Je pars la panse bien remplie.
Saint Petersbourg - Mourmansk
Un jour d’enfer sur la 121
Cette superbe route 121 se transforme en enfer avec la pluie et le trafic. Les bus et les cars ne dévient pas d’un pouce pour me dépasser ce qui non seulement me déstabilise mais m’éclabousse et m’aveugle.
A un moment je suis enfin seule et tranquille quand Soudain je vois sur ma gauche une bête couleur fauve, chien, loup ou chien-loup, qui traverse la route et me court après. Prise de panique j’appuie de toutes mes forces sur les pédales 34,38,45 heureusement la route descend; l’animal sans un bruit ni aboiement ni grognement se rapproche ; je hurle sur le vélo quand une voiture arrive en face, de ma main gauche je lui fais signe d’empêcher ce monstre de me poursuivre. Toujours à fond sur mes pédales je me retourne et ne le vois plus, je continue ma course le cœur battant la chamade. Je ne m’arrêterai que 10kms plus tard en tremblant encore de peur.
Je suis trempée mais je ne sais si c’est pluie ou « sueur froide » comme dirait Alfred.
A Koyrinoya je rejoins enfin le Lac Ladoga et trouve un hébergement près de ses eaux calmes.
Je m’aperçois alors que je n’ai qu’un méchant trognon de pain et une banane à manger, pas de restaurant ni de magasin à l’horizon.
Quelle journée !!!!