lundi 6 août 2018

ESTONIE

J’ai croisé un catalan indépendantiste qui vélocipède seul à travers l’Estonie durant 3 semaines. Non seulement le drapeau de la catalogne flottait à l’arrière de son vélo mais il portait le teeshirt assorti.
Il m’a invitée à dîner et ce fut un bavardage incessant sur les différents pays que nous avions traversés et sur nos expériences de vélo. Quel plaisir de parler espagnol. Nous en avons oublié de nous donner nos prénoms! « Adios amigo »





Un autre soir j’arrive dans un camping après 2kms de chemin de terre, camping de rêve au bord du lac Peipsi. Lac énorme que se partage l’Estonie et la Russie. Je m’installe à l’ombre des grands arbres et proche de la plage quand je sens une drôle d’odeur. En m’approchant du lac je découvre des centaines de petits poissons morts sur la berge d’où cette odeur pestilentielle. Mon hôtesse m’explique que la température trop élevée depuis des semaines a réchauffé le lac et les poissons manquent d’oxygène. Et la pollution? Lui dis-je en pensant aux industries russes qui bordent le lac en face. Non vous pouvez vous baignez tranquillement. 










Bien me voilà pataugeant au milieu de cette multitude morte. Je me rafraîchis vite fait et ressors. A ce moment là j’aperçois une épaisse fumée qui sort du sauna. Une dizaine de jeunes estoniens et estoniennes à moto viennent d’arriver. Je m’approche du sauna, elles sont à l’intérieur, je leur demande si je peux me joindre à elles et me voilà à cuire consciencieusement et surtout à suer cette eau du lac.
Les motards dorment dans les chambres car tous les campings proposent des chambres où des petits bungalows comme en Finlande.
Le vent et la fraîcheur du soir ayant chassé l’odeur nauséabonde, je m’instale Face au lac et je dîne de thon à la tomate et de brie sur tartine de pain noir. 
Je m’attarde à discuter avec mon hôtesse.
Elle tient le camping seule, son mari travaille dans leur ferme près de Tartu. Elle me dit sa lassitude à recevoir les touristes, ranger, nettoyer etc.. ils ont décidé de vendre afin de se consacrer à leur ferme. Elle étudie l’hiver à Tartu et devrait obtenir son diplôme de vétérinaire cette année. Encore une belle rencontre et nos effusions du départ furent chaleureuses. Les estoniens n’embrassent pas mais se serrent tendrement dans les bras.





Sur la route je visite le monastère de Koremae où vivent cent  nonnes.






Reserve de bois pour l’hiver





Je prends à nouveau un chemin de terre et après 5kms à travers forêt et champs je découvre un camping au bord d’un adorable lac. Personne, des petits bungalows vides. L’un d’entre eux est ouvert et je m’installe. Un plongeon dans ce lac désert me réconcilie avec les eaux.... 
je m’apprête à rester plusieurs jours dans ce lieu désertique comme une retraite après être passée chez les nonnes.
En fin d’après midi je me retrouve soudain face au proprio qui est aussi étonné de me voir sortant du lac.
Il m’offre une bière et nous discutons autour d’une Saku , À 19h des lettons 7 femmes et un homme arrivent et occupent les autres bungalow.






Le temps superbe m’invite à un autre plongeon avant de dormir. 

Lendemain, après le départ des lettons, arrive  une troupe d’une cinquantaine de personnes enfants inclus.
Ils installent bancs et tables à l’ombre de l’autre côté du champ puis Chants religieux et sermons se succèdent; ce sont des « évangélistes du septième jour ».
Ils ne se baignent pas et repartent  en fin d’aprés midi. 

Après leur départ Hannes vient me chercher pour un sauna. Super soirée. Nous alternons sauna puis plongeon dans le lac pour finir avec une bière en admirant le coucher de soleil.
Hannes habite depuis 17 ans cette magnifique propriété qu’il entretient. Les hectares de prairie sont tondus régulièrement à faire pâlir d’envie un anglais.
Il est informaticien et travaille à Johvi à 20kms. Il est passionné de moto, de photos et quelque peu œnologue. Ce n’est pas un bavard et j’ai vraiment apprécié nos moments de silence qui ne rompaient pas la communication.





Photo prise par Hannes