Du lac Onega j’ai pédalé 250 kms pour rejoindre le lac Ladoga.
Je llonge le Ladoga, lac le plus vaste d’Europe (30 fois le lac Léman); longer plutôt je dois contourner ses rives abruptes et découpées. Pour la pauvre cycliste tout le long ce ne sont que virages et montagnes russes. Des panneaux signalent les dénivelés de 6% à 12% mais les dénivellations ne s’étalent que sur les 20 derniers mètres, soudain la route monte brutalement et plusieurs fois j’ai terminé à pied en poussant le vélo. Je monte et descends sans arrêt.
Sortavala
Ville importante au nord du Lac. Lyuda, une amie d’Anastasia me fait visiter la ville. Je remarque les nombreuses banques elle m’explique que Sortavala a toujours été un lieu de passage entre Finlande et Russie tantôt appartenant à un état et tantôt à l’autre au gré des accords, des désaccords et des guerres. Les échanges se faisaient dans cette ville qui a donc développé commerce et finance. Aujourd’hui elle s’endort doucement bercée par le clapotis du Ladoga.
Lyudia
L’île Valaam
J’avais précisé à Lyuda que je ne voulais pas prendre une excursion ne comprenant pas le russe. Donc après renseignement il suffisait que j’achète mon billet À/R auprès du capitaine du bateau le jour du départ. Donc le matin une demie heure avant le départ je me rends sur le quai et je reconnais le capitaine à sa magnifique casquette. Je lui tends l’argent en échange d’un billet « niet » me dit-il et il me tient un long discours. J’insiste , il se détourne et m’ignore. J’avise un autre gradé et lui demande la même chose, même réponse « niet » je tente de trouver autour de moi quelqu’un parlant anglais mais impossible. Désespérée je me résous à déranger Nadia à Petrozavodsk. Le capitaine ne veut plus me voir, aussi je lui colle le téléphone à l’oreille et entendant parler russe il écoute et s’explique. En fait je devais m’inscrire à l’avance dans une agence afin d’apparaître sur sa liste. Nadia fait toutes les démarches et je prends le bateau de 11h avec le même capitaine car l’hydroglisseur effectue la navette entre Sortavala et l’île (1h):
Encore une merveille de monastère niché sur un promontoire qui domine toute l’île.
Cette île est assez grande aussi je loue un vélo électrique, une première, et je pars à la découverte des ermitages et chapelles qui parsèment l’île. Grande quiétude, En chemin Je discute avec Constantin, un moine qui connaît quelques mots de français. Il partage sa vie monacale entre jardinage, préparation des repas et prières. Tous les moines travaillent.
Monastère. Interdit aux femmes
Constantin
Et puis la cathédrale où se joue une messe.
Soudain j’entends des voix qui chantent et me dirigeant vers elles je pénètre dans une chapelle où 5 moines chantent à capella des cantiques ; l’émotion me saisit comme à Kiji. Je les écoute et les réécoute car ils chantent assez longtemps pour les touristes russes qui sont venus se recueillir au monastère
« La schola de Valaam a tellement travaillé le matériau de la voix que des disciples provenant des quatre coins de la Russie viennent y emprunter techniques et inspiration. Le chant orthodoxe produit des harmonies qui peuvent paraître exotiques à nos oreilles puisqu’il se fonde sur des gammes héritées de la théorie musicale de la Grèce antique. » Internet
Seul bémol : sous l’ère soviétique les moines ont quitté l’île et le monastère a abrité une usine de pâtes puis une base militaire. L’eglIse a subi de graves dommages ainsi que les chapelles environnantes. Puis les moines sont revenus peu à peu et avec l’aide des habitants le monastère et la cathédrale furent reconstruits. Le haut clergé orthodoxe a alors mis main basse sur l’île et les iliens ont été priés d’aller voir ailleurs. Ceux qui restent continuent de revendiquer leur bien mais pot de fer contre pot de terre......